travailler à en mourir, enquête sur l'entreprise capitaliste aujourd'hui.
Derrière l’Ukraine et les USA, la France est le troisième pays où les dépressions au travail sont les plus nombreuses. A travers trois secteurs professionnels – la banque, les plateformes téléphoniques, la sidérurgie –, le réalisateur Paul Moreira dissèque ces méthodes de travail, de management, d’organisation au pouvoir destructeur. Ce documentaire de Paul Moreira (ancien rédacteur en chef de l'émission « 90 Minutes » sur Canal) basé sur l'enquête éponime (Travailler à en mourir – Quand le monde de l'entreprise mène au suicide de Paul Moreira et Hubert Prolongeau (Flammarion, Coll. EnQuête, 240 pp., 20€) ).
Le récit de ce documentaire est bâtit autour de trois grands exemples se focalisant sur le thème de la mort.
« La mort frôlée », avec un exemple unique. Une banque. La Banque de l'Ain, une filiale du CIC, à travers le cas de deux conseillers locaux.
Lorsque le CIC fusionne avec le Crédit mutuel en 1999, on exige de ces conseillers des objectifs inatteignables. Les types n'ont plus de vie. Sauvés de justesse du geste fatal, ils sont néanmoins « inaptes au travail ». Pas un bien, juste un moins pire.
« La mort choisie » est évidemment la partie la plus longue. Centrée autour du Technocentre Renault de Guyancourt, elle retrace les conditions dans lesquelles se sont suicidés sur leur lieu de travail Antonio B. (octobre 2006), Hervé T. (janvier 2007) et Raymond D. (février 2007).
La mort imposée ”, enfin, où l'on arrive sur le terrain de la sidérurgie. Et d'Arcelor-Mittal. Un pays où le CDI n'est même plus envisageable, et où on transforme “ le salarié en sous-traitant ”. L'homme, ici, est nié. Trois parties distinctes. Trois catégories de travailleurs parmi d'autres.
Le documentaire est visualisable sur interet, ici :