Avec SUD étudiant, organisons la RESISTANCE !

Publié le par SUD-Etudiant Nanterre

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Qui sait ce qu’est l’arrêté licence ?

 

Et pourtant il va modifier profondément nos études. Sous un nom anodin cet arrêté licence du 1 août 2011 est applicable dès la rentrée 2011 et obligatoire dès la rentrée 2012, c’est dire que nous allons subir très rapidement ses conséquences. C’est clairement une nouvelle attaque contre nos formations et un pas – s’il elle en avait encore besoin – vers la privatisation de l’Université. Afin de faire passer cette contre-réforme, le gouvernement a distillé des miettes dans le but de leurrer certaines organisations étudiantes, l’UNEF en tête. Vus rapidement, les effets bénéfiques de l’arrêté ont l’air alléchant.

 

Mais seule la mise en place de rattrapages pour toutes les composantes et UE est une vraie avancée. SUD-Étudiant a beaucoup milité pour la généralisation des rattrapages dans des conditions où tout le monde puisse réellement réussir (nous connaissons l’habitude de certaines composantes d’organiser des sessions de rattrapages d’apparat où les correcteurs sacquent délibérément les étudiants). C’est donc une petite victoire. Mais les autres soi-disant avancées ont des effets particulièrement pervers. Prenons par exemple, l’augmentation du volume horaire censé mieux encadrer les étudiants.

 

L’AUGMENTATION DU VOLUME HORAIRE POUR UNE MEILLEURE PÉDAGOGIE : UN ECRAN DE FUMÉE !

 

L’augmentation du volume horaire prévoit une explosion des quotas qui prévoyaient un partage de temps égalitaire entre heures de CM (cours magistraux) et de TD. En définitive, ces nouvelles heures devraient être des CM et il est fort probable, pour des raisons de basses économies budgétaires, que des heures de TD soient supprimées : il revient moins cher de parquer des centaines d’étudiants en amphi que d’assurer des heures pour des petits groupes d’étudiants.

 

Surtout que cet arrêté ne prévoit pas d’embauche de professeurs supplémentaires. En plus, le lien entre volume horaire et suivi de l’étudiant est loin d’être acquis : tout dépend du projet pédagogique mis en place et les récentes contre-réformes de l’université détruit ce lien de causalité. Deuxièmement, cette augmentation de volume horaire ignore complètement la situation économique et sociale des étudiants : 52% des étudiants travaillent pour financer leurs études. Mécaniquement, une augmentation du volume horaire augmentera quantitativement l’absentéisme forcé de ces étudiants précaires, créant ainsi une inégalité encore plus accrue entre étudiants-salariés et les autres.

 

Une réforme ne peut être lue sans une grille de lecture globale qui prend en compte toutes les composantes de la vie de l’étudiant : cette politique qui consiste à accepter les maigres gains en ne prenant aucun autre élément en compte, comme le fait l’UNEF, est néfaste. L’argument qui consisterait à dire que l’UNEF revendique une « allocation étudiante » par ailleurs est biaisé : on hypothétique pas notre avenir social. Rien ne nous prouve – bien au contraire – qu’une allocation étudiante sera mise en place prochainement. SUD-Étudiant veut du concret, pas des énièmes promesses.

 

CONTRÔLE CONTINU : ÉTUDIANTS SALARIÉS MENACÉS !

 

Dans cette même perspective de pseudo meilleur suivi de l’étudiant, la réforme prévoit une généralisation des contrôles continus. Au premier abord, atténuer l’effet couperet des examens terminaux semble être bénéfique. Cependant pour SUD-Étudiant, le contrôle continu pose problème : L’anonymat des copies n’est pas respecté. L’étudiant devra donc être dans les « bons papiers » du correcteur afin de ne pas être injustement noté. Nous ne dénigrons pas l’éthique des professeurs mais quand il y a un rapport hiérarchique non encadré, les dérapages sont fréquents. SUD-Étudiant souhaite que le personnel enseignant et les étudiants puissent opérer dans les meilleures conditions, c’est pour cela que nous nous opposons aux relations de « féodalité » entre professeurs et étudiants et exigeons un anonymat total des copies.

 

De même, nous revenons à la problématique des étudiant-salariés (qui représente une majorité d’étudiants rappelons-le) qui ne peuvent assurer un contrôle continu à l’année. C’est donc l’accélération de la sélection sociale dans l’Université, entre ceux qui sont obligés de travailler et ceux qui peuvent l’éviter. L’Université a comme but de gommer les inégalités et c’est le contraire qui se passe !

 

 

 

Zoom sur les UE de « professionnalisation » : les stages dès la licence :

 

Même si pour l’instant, les stages de licence sont encore facultatifs, ne nous leurrons pas sur la portée d’un tel ajout. En effet, cet aspect facultatif ne fait que cacher une obligation latente induisant à plus ou moins long terme de fortes inégalités pour le futur entre ceux qui auront les moyens et/ou les réseaux pour effectuer ces stages et ceux qui ne le pourront pas (étudiants salariés ne pouvant se libérer pour la durée du stage, par exemple). Ceci n’aura pour résultat que de dévaloriser le diplôme de ceux qui sont déjà les plus défavorisés parmi les étudiants. Par ailleurs, n’oublions pas que les stages en eux-mêmes posent problème :

 

les stages sont sous-payés (quand ils le sont). Il faut rappeler qu’un stagiaire vit sous le seuil de pauvreté. Le niveau d’exploitation atteint dans les stages intolérable, les stagiaires ne faisant que des basses besognes (café, photocopies)et se soumettant donc complétement à leurs patrons, choisir un stage sous-payé, c’est un luxe que ceux qui doivent travailler pour vivre et financer leurs études ne peuvent pas se payer,

 

trouver un stage sans que ceux-ci soient attribués par la fac, c’est s’en remettre aux réseaux de relations : aux déjà bien lotis les stages intéressants et prestigieux, aux étudiants issus de milieux populaires les stages ingrats, pénibles, difficiles à valoriser,

 

C’EST POUR CES RAISONS QUE SUD ETUDIANT REVENDIQUE :

 

LE RETRAIT IMMÉDIAT DE L’ARRÊTÉ LICENCE

UNE PÉDAGOGIE ÉMANCIPATRICE ET DÉMOCRATIQUE ASSURANT UN RÉEL SUIVI DE L’ÉTUDIANT

 

L’AUGMENTATION DU NOMBRES DE POSTES D’ENSEIGNANTS ET PERSONNELS UNIVERSITAIRES

 

UN SALAIRE SOCIALISÉ PERMETTANT À TOUS DE SUIVRE PLEINEMENT LEUR ÉTUDES, EMANCIPÉS DE LA PRÉCARITE MATÉRIELLE ET DES PRESSIONS FAMILLIALES VOIRE SOCIÉTALES

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