Appel de la coordination nationale de Toulouse

Publié le par coordination nationale de toulouse

Samedi 25 février 2006

Nous, étudiants délégués de trente universités mobilisées, dont douze en
grève avec blocages, réunies en coordination nationale à Toulouse Rangueil samedi
25 février 2006, déclarons notre détermination à continuer la mobilisation
jusqu’à la satisfaction de nos revendications.
La mobilisation prend de l’ampleur, en particulier dans les universités, où les
grèves sont plus nombreuses que la semaine dernière, malgré les vacances. Les
assemblées générale s massives sont de plus en plus nombreuses , signe d’une
mobilisation qui a le soutien de la grande majorité des jeunes, qu'ils soient
etudiqnts, lycéens ou travailleurs. Cette deuxième coordination nationale, nous
permet de mesurer le chemin parcouru, les positions que nous gagnons et vise à
construire un mouvement d'ampleur suffisante pour faire reculer tant le gouvernement
que le patronat.

Le Contrat Première Embauche, véritable alignement du gouvernement sur les
exigences du patronat, est une attaque déterminante contre les jeunes et en
particulier les jeunes déjà les plus précarisés. Avec cette attaque, on veut
empêcher les jeunes d’avoir des droits, des emplois stables et des conditions de
travail décentes et le patronat de casser le code du travail. Le gouvernement veut
nous rendre  licenciables à tout moment, et corvéables à merci car on peut être
mis à la porte sans motif si on est malade ou si on dit « non » à son employeur.
Mais c’est plus largement notre avenir et celui des droits collectifs sur le
marché du travail qui est en cause. On connaissait déjà les CDD, les temps
partiels imposés, la suppression du statut de MI-SE, etc. Le Contrat Nouvelle
Embauche et le futur Contrat de Travail Unique voulu par Villepin sont une volonté
de généraliser la précarité, de casser les droits de l’ensemble des
travailleurs. Dans le même temps, notamment dans la « loi pour l’égalité des
chances », le gouvernement généralise les cadeaux financiers au patronat, en
trouvant mille et une façon pour qu’il ne paye pas les cotisations sociales.

Ces attaques vont de pair avec d’autres dans le domaine scolaire. La réforme
Fillon sur l’école renforce « l’inégalité des chances », en ne donnant pas
le même enseignement à tous les jeunes. Le LMD casse les diplômes nationaux, qui
était notre première garantie sur le marché du travail. Le Pacte pour la
recherche va contribuer à creuser les inégalités entre universités riches et
universités pauvres, va renforcer les formations courtes, va donner, a court terme,
un droit de regard aupatronat local. C'est pourquoi nous exigeons leur retrait.
La « loi sur l’égalité des chances » contribue à réduire les diplômes
auxquels peuvent aspirer les jeunes : l’apprentissage dès 14 ans fait partie de
ces mesures, en expulsant des jeunes de l’enseignement.

Pour faire passer ces mesures, et pour rendre docile la jeunesse, le gouvernement
multiplie la répression : Contre les mouvements sociaux, notamment pendant le
mouvement lycéen et contre les jeunes des quartiers en novembre 2005. Il réprime
déjà la mobilisation contre le CPE, par des arrestations et une répression
administrative contre des lycéens.
La « loi sur l’égalité des chances » constitue une réelle provocation, avec
le renforcement du pouvoir des polices municipales, la suppression des allocations
familiales et le développement des stages dans la police et l’armée pour les
jeunes trop « turbulents ». Le gouvernement veut faire taire les jeunes, leur
apprendre à ne pas se révolter.

En mettant en place le Contrat Première Embauche, le gouvernement a déclenché un
mouvement de contestation dans la jeunesse. La « loi sur l’égalité des chances
» est un concentré des attaques que nous subissons depuis des années.
En utilisant l’article 49-3, le gouvernement a montré aux yeux de tous son refus
de toute discussion : seule la mobilisation, la construction d’un rapport de force
le fera céder.
C’est la grève qui nous permettra de le faire reculer et de défendre nos droits
à la contestation en tant que travailleurs et en tant que futurs travailleurs.
Notre objectif doit être la mise en place de la grève reconductible et l'extension
des blocages dans un maximum de lycées et d'universités. C’est la seule méthode
qui permette que tous participent à la mobilisation, sans être sanctionnés. Nous
appelons les tavailleurs à se mobiliser, à s'organiser et à nous rejoindre pour
défendre leurs droits.

Nous exigeons:
Un emploi stable pour tous, retrait de tous les contrats précaires:
Retrait de la Loi sur l'Egalité des Chances, dont le CPE fait partie (apprentissage
à 14 ans, travail de nuit dès 15 ans...)
Le retrait du CNE
Le réengagement financier de l'Etat dans le Service Public pour une Université
Publique:
Un plan pluriannuel de créations de postes à la hauteur des besoins dans
l'éducation nationale
Le retrait de la loi Fillon
La reconnaissance de nos diplômes
L'arrêt du traitement répressif des mouvements sociaux, amnistie des lycéens qui
ont participé au mouvement contre la loi Fillon, des personnes poursuivies suite à
la révolte des quartiers populaires en novembre 2005, des étudiants et des
lycéens qui ont participé au mouvement contre le CPE

C’est tous ensemble que nous gagnerons : étudiants, lycéens, salariés. Nous
appelons donc les travailleurs, notamment ceux en lutte et les plus précaires
d'entre eux (chômeurs, sans-papiers, intermittents...) à s'engager dans le combat
contre le CPE et la précarité. Le mardi 7 mars est une date de mobilisation
fondamentale pour construire cette lutte commune, nous espérons que c’est une
première date qui en appellera d’autres rapidement.
D’ici le 7 mars, nous appelons à la mobilisation et au blocage l’ensemble de la
jeunesse pour le 28 février, et appelons les salariés et leurs organisations à
relayer cette date. Nous appelons également à une journée d’action le 2 mars,
partout en France, pour montrer notre détermination, étendre et renforcer la
mobilisation.
Pour que le 07/03 soit non seulement une réussite mais aussi, et surtout, le
tremplin pour une mobilisation plus large et unitaire avec les travailleurs, nous
appelons les étudiants et lycéens à une grève reconductible à partir du 7
partout où les forces le permettent. C'est le meilleur moyen d'entrainer les
travailleurs dans la lutte: la continuer nous-même et leur donner envie de nous
rejoindre. En outre, pour élargir la mobilisation même là où la grève
reconductible ne pourra se réaliser, nous appelons d'ores et déjà, à une
journée nationale d'action le jeudi 9 mars. Nous pouvons donc déjà, non seulement
appeler au 07/03 mais aussi présenter cette date non comme une date butoir mais
comme un tournant d'une mobilisation appelée à se prolonger !

La prochaine coordination nationale se tiendra à Jussieu le samedi 4 mars, selon
les mêmes modalités que celle de Toulouse.


La Coordination Nationale Etudiante
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